"Lowell !" Me levait de ma chaise en entendant l'adjoint de mon père m'appeler par mon nom de famille. J'étais en stage dans l'entreprise de mon père et ce dernier avait bien fait comprendre à son entourage que l'on devait me considérer comme n'importe quelle autre personne. "Lowell, voici Tessa Cartwright. Cette jeune femme vient tout juste de commencer son stage, tout comme vous. Nous avons décidé d'en faire ton binôme, puisque vous êtes là depuis plus longtemps qu'elle, ainsi facilitera son intégration au sein de l'entreprise." A vrai dire je n'aurai jamais pensé que l'on m'aurait donné une tâche comme ça. C'est assez chiant je dois dire, le travail d'équipe c'est pas mon truc en plus avec une femme... Non je ne suis pas misogyne, mais les femmes je connais et elle sont toutes pareilles. Elles sont capricieuses, têtues, dépensières et surtout très énervantes. "Mademoiselle Cartwright, voici Rhett Lowell. Je vous laisse faire connaissance, j'ai une réunion dans moins de vingt-minutes." J'hoche la tête puis je retourne vers la jeune femme, elle a sûrement dû comprendre que j'étais de la famille du patron en entendant mon nom de famille. Elle était blonde, les yeux bleus-verts, plus petite que moi... "Ça vous arrive souvent de déshabiller les femmes du regard aussi discrètement."Voilà c'est bien ce que je disais, elles sont toutes pareilles. Elles s’imaginent sans arrêt que les hommes n'ont d'yeux que pour elles. D'accord j'aime les femmes mais elle, elle était plutôt banale. Pas le genre à attirer les regards des garçons dans la rue. "Vous vous faites des idées. Parce qu'à ce que je vois, y a vraiment rien à voir." Dis-je en haussant les épaules. "Vous devriez apprendre à parler aux femmes." Me répondit-elle en pestant. "Il faudrait se mettre au travail ?"

"Hé Rhett, t'aurais pas vu mon mascara ?" Je me demande encore pourquoi j'avais accepté de partager mon appartement avec elle. Décidément je suis trop gentil. "A quoi ça va te servir ? Tu sais ce qu'on dit, rien ne sert de peindre les murs quand les fondations sont mauvaises." Je ne levais pas les yeux de mon journal, mais je savais parfaitement quelle tête elle devait faire. On se taquine souvent, au début même si l'atmosphère était plutôt tendue, 'est vite devenu un jeu à nos yeux. "Ahah très drôle ! Non sans rire dis-moi où il est !" J'ai baissé mon journal, Mai était là devant moi habiller d'une petite robe noire, ses cheveux étaient légèrement ondulés. "Où tu vas comme ça ?" Dis-je en haussant un sourcil. "J'ai un rendez-vous, mais t'inquiète papa je rentrerais avant minuit !" Je ne répondis rien et je me contentais de l'observer en train de fouiller derrière une pile de magasines féminins sur la table basse. "Tu sais Tess, t'as pas besoin de ressembler à un pot de peinture pour plaire à un garçon." Je marquai une pause. "De toute façon tôt ou tard il te verra au réveil alors autant lui montrer tout de suite ce qui l'attend." Elle prit le premier magasine qui lui tomba sur la main et le balança dans ma direction. J'eus juste le temps de me protéger la tête avec mon avant bras. "Rappel moi quand c'était la dernière fois que t'es sorti avec une femme." Là elle marquait un point, ça devait bien faire trois-quatre mois que j'étais seul, mais je n'avait pas vraiment le temps ce moment. Entonnant pour un coureur de jupons comme moi. Mais en plus j'avais déjà Tessa qui me prenait la tête pour pas grand chose alors une fille en plus ! "Il y a quelques heures, quand je suis sorti avec toi au supermarché." Elle me regarda dans les yeux et nous avons explosé de rire en même temps.

Après plusieurs mois j'ai commencé à comprendre que je ressentais des sentiments pour Tessa et que c'était réciproque. N'ayant jamais été amoureux auparavant, j'ai senti en moi quelque chose de nouveau que je ne voulais pas laisser passer. Alors je lui ai demandé de m'épouser et nous avons eu un enfant. Mais je suis un homme et moi qui avait toujours été libre, sans contrainte, je me suis senti emprisonné et la seule issue possible que je voyais était l'infidélité. Oui il y a eu quelques femmes, mais jamais très importantes du coup je n'ai jamais culpabilisé, pour moi c'était une manière de me sentir libre. J'aimais toujours ma femme, mais cette dernière ne le supporta plus et me demanda le divorce ainsi que la garde exclusive de notre enfant. Oh, je ne me suis pas laissé abattre et j'ai continué ma vie. Après tout je suis encore jeune, j'ai de l'argent et quelques femmes pour me tenir compagnie.